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Image-symbole : Lina KivakaPexels

Exemple pratique I : collaboration interdisciplinaire en cas de burnout

Une situation de stress prolongée ou de fortes sollicitations au sein de la famille ou au travail peuvent mener au surmenage et à des symptômes de burnout. Les personnes mentalement et émotionnellement épuisées ne souffrent pas seulement au niveau psychique mais peuvent présenter des symptômes physiques. De ce fait, de plus en plus de psychothérapeutes et cliniques collaborent dans le traitement du burnout avec des thérapeutes de Shiatsu. L’exemple pratique ci-après illustre comment le Shiatsu peut compléter une psychothérapie et accompagner les personnes affectées par un burnout dans leur processus de guérison.

Une institutrice de 55 ans souffre de vertige et de maux de tête récurrents. Elle se sent épuisée, a perdu confiance en son corps et éprouve de l’anxiété à l’idée de sortir de chez elle parce qu’elle a peur de s’effondrer en public. C’est pourquoi elle a tendance à éviter les contacts sociaux et reste la plupart du temps toute seule chez elle, notamment le week-end. Elle souffre de ce fait souvent d’un sentiment de solitude. Par ailleurs, elle a tendance à être sévère et perfectionniste avec soi-même. Ce sont ses symptômes physiques qui la poussent à consulter son médecin. Comme il ne trouve pas de causes médicales pour son état, il l’oriente vers une psychiatre qui pose le diagnostic d’un burnout avec trouble anxieux.

Compte tenu de ses symptômes physiques forts et du fait que la patiente ait perdu confiance en son corps, la psychiatre recommande du Shiatsu en complément à son traitement dans l’objectif d’améliorer sa perception corporelle et de consolider son assurance physique. De plus, le Shiatsu procure une détente profonde.

Pouvoir respirer librement
Lors de la première rencontre, la cliente est visiblement très tendue. L’expression de son visage a un côté sévère et opiniâtre, son corps apparait raide, ses épaules sont tendues et sa respiration est irrégulière et superficielle. La thérapeute de Shiatsu commence à traiter les blocages physiques bien perceptibles avec un toucher et des mouvements doux et précis pour permettre à la cliente de pouvoir se détendre. Au moyen de questions ciblées, la thérapeute la conduit dans le ressenti de son corps. Après quelques traitements, la cliente constate qu’il y a désormais des jours où elle se sent mieux et d’autres où elle se sent pire. La thérapeute l’encourage à prêter quotidiennement attention à la qualité du ressenti de son corps. Par la suite, la cliente observe qu’elle sent une grande tension dans le haut de son corps les jours où elle se sent pire, qu’elle a tendance à crisper les épaules et à respirer de manière superficielle. Lors des prochaines séances, la thérapeute fait, sur la base de ces observations, des exercices de respiration et de détente avec la cliente que celle-ci peut aussi faire à la maison. Elle apprend à respirer tranquillement dans la région du ventre et du thorax et remarque que le vertige, dont elle souffre régulièrement, diminue par la suite.

Entretiens empathiques
L’entretien fait partie intégrante de la thérapie de Shiatsu. Dans le cas de cette cliente, la thérapeute a remarqué qu’elle peut la soutenir au mieux en adoptant une attitude empreinte d’humour et d’une certaine légèreté. Ceci permet à la cliente de pouvoir mieux se détendre et de s’ouvrir aux instructions de la thérapeute pendant le traitement. La cliente reçoit d’autres indications pour améliorer le ressenti de son corps qu’elle peut ensuite intégrer dans son quotidien. Les entretiens réguliers au sujet de ses expériences lui confèrent un sentiment de sécurité et d’appui, si bien que la confiance en son corps se restaure peu à peu. Lors de ces entretiens, son anxiété et ce qui la déclenche sont aussi abordés. Il en ressort clairement que le manque de confiance en son propre corps a contribué de manière significative à son retrait de la vie sociale. Elle approfondit ensuite cette thématique avec la psychiatre.

Nourrir ses besoins, nommer des ressources
Grâce à la meilleure perception de son corps, la cliente arrive de mieux en mieux à ressentir son propre centre lors des séances qui suivent. Le toucher et le traitement ciblés des méridiens la soutiennent dans sa capacité de reconnaître et d’exprimer ses besoins. Des intérêts et loisirs négligés comme par exemple le jardinage ou les promenades dans la forêt font de nouveau surface. L’institutrice peut mettre un nom sur ce qui avait nourri son âme dans le passé et ce qui lui manque aujourd’hui.

Retour à la vie sociale
C’est en psychothérapie tout comme en Shiatsu que les stratégies pour un retour à ses activités favoris et à la vie sociale sont discutées avec la cliente. Ses thérapeutes l’encouragent à reprendre contact avec des amis et des connaissances. Et cela tout particulièrement les dimanches où elle se sent si seule. Elle retrouve peu à peu le courage de mettre ceci en pratique et aussi de reprendre ses promenades dans la forêt. Les expériences positives lors de ces rencontres et activités la rassurent. Sachant qu’elle a réussi à maîtriser ces premières étapes, elle arrive progressivement à vaincre d’autres peurs et gagne en confiance dans la vie de tous les jours.

Grace à la collaboration interdisciplinaire entre la psychiatre et la thérapeute de Shiatsu, la cliente se sent entre de bonnes mains, rassurée par un suivi complet et prise au sérieux, et retrouve progressivement une vie épanouissante.

Burnout
Le terme « burnout » provient de l’anglais et signifie « se consumer ». Les personnes affectées par un burnout souffrent d’un état d’épuisement physique, émotionnel et mental prononcé et sont fortement diminuées dans leur capacité de performance. Le burnout est un processus lors duquel les symptômes s’intensifient progressivement et qui peut conduire jusqu’à l’effondrement ou, dans de cas plus sévères, à la tentative de suicide. Le burnout se montre sous forme de maladie liée au stress, de syndrome de fatigue chronique et de crise existentielle.